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Dimanche après-midi Un appartement empli De suif de tristesse de vide Humanité graisseuse Retirée d'elle-même Sans horizon car sans lumière Fuir Il y a de la poudre sur le souvenir Des flaques des désespoirs des murs troués On devient sans le savoir Une incarnation de la pluie On renonce à soi & au monde On travaille À même le jour chômé Mais le train ne vient pas Alors on oscille Avec l'aiguille D'une montre À l'arrêt & des sirènes au loin tracent Le contour d'une ville Qui se refuse à nous Une sorte de douve huileuse Pour la poussière & la pauvreté L'heure est à la vomissure On se suspend à ce petit rien À la pensée Que la rouille finira bien Peut-être Par faire dérailler le train Le monde & le monde à soi avec Attendre Attente sans but On s'égare au-devant du néant Comme un pigeon sur un quai de métro

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Il est six heures du matin À l'horloge brisée du cosmic microwave Mélancolie des pizzas froides Pop capitalisme sans sucre Des canettes remplies de mégots De l'alcool russe Des trolls aussi Avec des araignées plus grandes que des vautours Qui dog whistlent & bourrent les urnes de nos systèmes nerveux Sans dents & sans dendrites L'église est plus messy qu'un bordel du périph nord Fake news fake news bruit de fond & fond diffus Le manuel d'une machine à laver est un traité d'ontologie La faute son rachat Marché secondaire & lave plus blanc que blanc L'ethnostate sous vide World white web Du papier bible Pour rouler le peu de weed Qui pousse encore sous purple haze Il est six heures mais Il fait encore seul dans l'urbain & tu n'es plus Que ce petit silence Qui ponctue une fusillade Un dimanche matin d'automne Longue vue .22 Long rifle Vitreux vitres brisées Croasse à l'envers des croix Le ciel fracturé Son cheval blanc éventré Il y a du néant entre Les intestins Les globules Les atomes L'invisible jusque dans Cette flaque D'ombre De sang & de merde

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Trinity sous permafrost Augmentation 3 degrés Nasdaq naufrage D'urnes diurnes Sous perfusion de haine Méditerranée fire fire Canots & Canaan La fluid society & son waterboarding du soi Mais qui de fantômes avec De mouvements ou de désordre S'absente de l'absence Pour que le négatif Du négatif Travaille & Destitue le mot qui saigne Avec sa langue de cendre Arrache toute figure Figuration En fasse masque Où déverser Cracher Ce qui De caillé dans l'humain Pourrit encore Faiblement

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Crucifié d'électrochocs Abou Ghraib sa mère Quel minaret ne ressemble À une seringue vide

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Ce n'était pas loin de Bagdad ou d'Alger Il y avait le siècle qui se mourait sans nous Des obus & des mandragores Qui perçaient nos plaies De pétrole & de racines Rances & acides Spleen screen Radar sans spectres Qui grésillait de tous nos trafics On accrochait des grenades aux dattiers Avec leurs noyaux de 7,62 mm Que l'on gardait longtemps entre les dents Avant de les glisser Lentement Dans un quelconque fusil Dans une quelconque fuite & de viser ou la tempe ou le temple Prime time des explosions lointaines Un background vert sang Hémorragie sur montagnes hallucinées & leur berceuse au goût de ruine The native nation des sables Au croissant plus acéré qu'une faux Mais où creuser la fosse Dans le mouvement du désert Néant moins l'autre On traîne toujours son horizon avec soi Fake news intraveineuse Ce qu'il nous en reste La réalité pousse à l'envers du livre Jeté très haut Clay arab shooting & la shooteuse qui dit la prière Avec sa gueule de crucifix Sous nos peaux de glaise Ô claymore mine d'outre-tombe D'outre-vide & tombe

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Un peu de cendre entre nos ères Qu'août des morts en son hiver bel Nous ne reviendrons plus sur terre Qui n'ombre nos nuits nucléaires Sur nous d'air en sphère se scellent

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Mass deportation Ils hurlent Contre nous Contre-jour Contre nature & nous À nous enfuir À nous enfouir À la seule nuit Mais il n'y a plus assez De nuit dans la nuit Unheimliche Partout de nous & des salles d'autopsie Dans des fast-foods Avec sa viande plus verte Que les océans & leurs dents rougeoyant Au travers De nous Au travers Des champs Des réseaux Des croix De ces croix Toujours Retournées Plantées Aux flammes D'ombres & de cagoules Plus blanches Que tout Ce qui speak white En la nation En la langue Qui vomit De peu De sang De transe Notre viande

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Dans la nuit d'Europe J'ai entendu à nouveau frappé à ma porte La meute les meutes d'ailes brisées Ange dernier de l'histoire Il est crevé D'émeutes Abattu d'Orient Qui ne s'acharne Sans carne L'incarnat des dermes De hiérarchies & de police Se désincarne Décharne le plus souvent De sang & d'ensemble L'étrange l'étranger En marge d'indicible D'indissoluble Ils font parlement sans & de sens interdits Édictent Les frontières Intériorisées de nous Tout au-dessous Des canalisations & du songe En notre communauté dernière De l'abandon

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Des lucioles dans une pipe à crack Tropique carcéral des midis La fin du mois la fin de moi Dissection d'être & de corps & de pouvoir Les âmes s'embrunissent de sondages & quelle corneille ne nous venge & des drones & des pouvoirs Bas résille brésillent de barbelés & les contre-feux d'automates serviles Que n'essaime ne s'éteigne parmi les flux le flux Ne s'y fluidifient & la viande & son travail

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Au bar du bar-tabac Une petite musique de la haine filtre D'une radio éteinte Avec ses âmes grillagées Qui vocifèrent un peuple sans l'autre Là où l'autre de l'autre & ses dialectiques sales Se contentent d'une image D'averse & d'aversion Toute cause a son étranger Que l'on noie tant bien que mal Dans le vin & dans la mer Mais dans le loin de leur malemort Rien ne dit & le paysan & son fusil Planté dans la boue Jusqu'à la plaie Qui alla aux ventres des bêtes À son tour s'y noyer Avant que l'arme Ne s'en retourne À son ciel Au silence De nos commodités

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