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Ce n'était pas loin de Bagdad ou d'Alger Il y avait le siècle qui se mourait sans nous Des obus & des mandragores Qui perçaient nos plaies De pétrole & de racines Rances & acides Spleen screen Radar sans spectres Qui grésillait de tous nos trafics On accrochait des grenades aux dattiers Avec leurs noyaux de 7,62 mm Que l'on gardait longtemps entre les dents Avant de les glisser Lentement Dans un quelconque fusil Dans une quelconque fuite & de viser ou la tempe ou le temple Prime time des explosions lointaines Un background vert sang Hémorragie sur montagnes hallucinées & leur berceuse au goût de ruine The native nation des sables Au croissant plus acéré qu'une faux Mais où creuser la fosse Dans le mouvement du désert Néant moins l'autre On traîne toujours son horizon avec soi Fake news intraveineuse Ce qu'il nous en reste La réalité pousse à l'envers du livre Jeté très haut Clay arab shooting & la shooteuse qui dit la prière Avec sa gueule de crucifix Sous nos peaux de glaise Ô claymore mine d'outre-tombe D'outre-vide & tombe

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Un peu de cendre entre nos ères Qu'août des morts en son hiver bel Nous ne reviendrons plus sur terre Qui n'ombre nos nuits nucléaires Sur nous d'air en sphère se scellent

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Mass deportation Ils hurlent Contre nous Contre-jour Contre nature & nous À nous enfuir À nous enfouir À la seule nuit Mais il n'y a plus assez De nuit dans la nuit Unheimliche Partout de nous & des salles d'autopsie Dans des fast-foods Avec sa viande plus verte Que les océans & leurs dents rougeoyant Au travers De nous Au travers Des champs Des réseaux Des croix De ces croix Toujours Retournées Plantées Aux flammes D'ombres & de cagoules Plus blanches Que tout Ce qui speak white En la nation En la langue Qui vomit De peu De sang De transe Notre viande

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Dans la nuit d'Europe J'ai entendu à nouveau frappé à ma porte La meute les meutes d'ailes brisées Ange dernier de l'histoire Il est crevé D'émeutes Abattu d'Orient Qui ne s'acharne Sans carne L'incarnat des dermes De hiérarchies & de police Se désincarne Décharne le plus souvent De sang & d'ensemble L'étrange l'étranger En marge d'indicible D'indissoluble Ils font parlement sans & de sens interdits Édictent Les frontières Intériorisées de nous Tout au-dessous Des canalisations & du songe En notre communauté dernière De l'abandon

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Des lucioles dans une pipe à crack Tropique carcéral des midis La fin du mois la fin de moi Dissection d'être & de corps & de pouvoir Les âmes s'embrunissent de sondages & quelle corneille ne nous venge & des drones & des pouvoirs Bas résille brésillent de barbelés & les contre-feux d'automates serviles Que n'essaime ne s'éteigne parmi les flux le flux Ne s'y fluidifient & la viande & son travail

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Au bar du bar-tabac Une petite musique de la haine filtre D'une radio éteinte Avec ses âmes grillagées Qui vocifèrent un peuple sans l'autre Là où l'autre de l'autre & ses dialectiques sales Se contentent d'une image D'averse & d'aversion Toute cause a son étranger Que l'on noie tant bien que mal Dans le vin & dans la mer Mais dans le loin de leur malemort Rien ne dit & le paysan & son fusil Planté dans la boue Jusqu'à la plaie Qui alla aux ventres des bêtes À son tour s'y noyer Avant que l'arme Ne s'en retourne À son ciel Au silence De nos commodités

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Les géraniums sont tranquilles aux fenêtres du village. Ce matin, quelques gendarmes ont expulsé le dernier migrant. Un café fermé & de la poussière nationale pour tout décor. Il y a des affiches électorales qui peuplent notre silence. & ce soleil de printemps qui dure plus longtemps que la plainte de l'autre. Tout a un goût de mort. Tout est si paisible dans ce goût qui nous revient.

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Nous la peau de nuit Nous les nuisibles Nous le hurlement jusqu'à l'étouffement Nous l'étouffement & ses identités troubles Nous l'absence de visage sous la bavure Nous la saignée des sangs sales Nous l'oubli du rire dans le sang sale des dents cassées Nous du tout au bout de la matraque Nous dans le défaut de notre histoire nôtre Nous en offrande à l'œil des faisceaux Nous la virtualité de notre chair Nous la chair de toutes les menaces Nous le fruit oblique de leurs peurs Nous la gueule ouverte aux pluies acides Nous le choléra avant la peste Nous la rouille sous le lustre Nous le sable du désert Nous ce grain de sable qui grippe la machine d'occident Nous la cause de la catastrophe climatique Nous de toutes les catastrophes qu'ils désignent dans nos ombres Nous le paysage du lointain qui menace les paysages de l'ici Nous le surnuméraire liquidé avant la faillite Nous le remplacement des peuples Nous la division jusque dans leur pureté Nous le travail sans salaire qui divise la terre Nous sous la terre & sans valeur Nous l'ilote soumis à notre seule valeur d'offre & de demande Nous le joug qui continuera de nous faire baisser la tête Nous l'acharnement à dire oui à tout maître à toute substitution du maître Nous le vide qui devance le rebord Nous la tentation d'y flotter plus longtemps que le néant Nous le vocable qui écorche la bouche des blancheurs Nous la boue qui macule la langue blanche de toutes leurs blancheurs Nous la goutte de sang plus lourde que la boue qui s'infiltre en nos veines Nous de cette goutte qui perle à la plaie de nos regards éteints Nous les funambules des frontières Nous la pendaison aux grilles de l'unique frontière Nous l'extrême nord de notre potence Nous la corde plus que le corps qui y pendra Nous le soupir avant l'abattoir Nous le naufrage qui emporte les démocraties Nous l'écho sous-marin du marché libre Nous la petite marée des embarcations chavirées Nous la mer qui n'est jamais la mer Méditerranée lorsque l'on s'y noie Nous la souillure des plages si blanches que l'on dirait de la chaux Nous le quasi-silence de nos bronches de sel Nous le vague & nous la vague qui rapportera notre cadavre Nous le renflement d'un cadavre qui aura rêvé avec l'abysse Nous l'abysse qui portera encore & encore si peu d'écume & de rêve Nous le corps noyé que l'on pendra quand même pour l'exemple Nous le spectre sans yeux & sans nom que l'on exhibera jusqu'à la fin des fins Nous avec nos sœurs les corneilles si noires de nos yeux & de notre nom dévorés Nous la fin des fins de tous nos exils Nous dans la détestation du nous Nous jusque dans la disparition de nous

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Des ratonnades En périphérie d'Uranus On y a creusé la Tombe tout le jour & on y a dormi longtemps Jusqu'à cet endroit Du souffle Où de la nuit l'œil S'ourle bleui d'interrogatoires Devient ce point fixe Sans étoiles Où on y dévore Le goudron à plus soif Hydrocarbure sans trêve Pour cette aurore des fins Qui ne nous quitte D'une semelle Le songe avait le goût Du cuivre & de l'urine Impasse sombre Des Arabes abattus Le fleuve est une cicatrice Un labyrinthe d'abattoirs

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1X84-2k24 184 km/h 1,4 ‰ 1 g de C A86 Nord ô périph nord Sens inverse Sans espoir CB négatif Par zéro 3x glisse Glissière U-turn 180° En X 30 s Vapes Vapeurs Flammes 980 °C Thermodynamique 2e loi 2e voie 0 bpm 5 minutes 2 ambulances 3 orphelines 1 divorce Consumé 6 mois d'arriéré 12 mois de sursis Purgés 4 planches 1 notaire Dettes 5k 3 bouquets Fanés Concession 30 ans Silence

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